Les nouveaux résultats de l’étude NADIM montrent que plus de 80 % des patients atteints d’un cancer du poumon au stade précoce ou localement avancé et traités par immunothérapie et chimiothérapie avant la chirurgie survivent pendant plus de trois ans et que près de 70 % d’entre eux ne présentent aucune progression de la maladie.
Telles sont les principales conclusions à trois ans de l’étude NADIM que des chercheurs espagnols du Groupe espagnol sur le cancer du poumon (GECP) ont présentées en septembre au Congrès mondial sur le cancer du poumon.
« Actuellement, seuls 30% des patients atteints de ce type de tumeur à un stade précoce survivent au-delà de trois ans. Avec l’étude NADIM, 81,9% des patients sont encore en vie dans cette période » après avoir reçu ce traitement combiné de chimio-immunothérapie avant de subir une intervention chirurgicale, explique le président du GECP, Mariano Provencio.
En outre, 69,6 % des patients inclus dans l’étude n’ont pas vu leur maladie progresser après trois ans de traitement.
Pour le chef du département d’oncologie de l’hôpital Puerta de Hierro à Madrid, « ces données soutiennent l’utilisation de ce régime de traitement chez ce type de patients, car les résultats montrent de longues durées de survie et, dans de nombreux cas, même que la maladie ne réapparaît pas ».
Au moment du diagnostic, plus d’un tiers des patients atteints de cancer du poumon présentent une maladie précoce ou localement avancée.
Dans ce contexte, ni la chirurgie ni la radiothérapie seules ne sont associées à de bons résultats.
« Dans ces cas, il y a généralement des micro-métastases dans un ganglion lymphatique, de sorte que la plupart des patients finissent par rechuter, les deux tiers des rechutes étant systémiques », explique le Dr Provencio.
En ce sens, dans l’essai NADIM, les résultats de la survie sans maladie montrent un avenir prometteur pour la prévention des rechutes après le traitement.
En septembre 2020, la revue scientifique « The Lancet Oncology » a publié les données à deux ans de l’étude NADIM : 89,9 % des patients ont survécu à deux ans et 77 % n’ont pas connu de progression de la maladie pendant cette période.
NADIM a été l’une des premières études au monde à confirmer le grand avantage de traiter les patients atteints d’un cancer du poumon à un stade précoce ou localement avancé par chimio-immunothérapie avant la chirurgie.
Valeur prédictive de l’ADN circulant
Le GECP a également présenté au Congrès mondial sur le cancer du poumon une sous-analyse de l’étude NADIM sur les valeurs de l’ADN circulant dans le sang des patients (biopsie liquide) comme outil prédictif de la survie à long terme.
À cet égard, les participants présentant de faibles niveaux d’ADN circulant au départ avaient une survie sans progression et une survie globale supérieures à celles des patients chez qui la situation inverse s’était produite.
Selon le Dr Atocha Romero, responsable du laboratoire de biopsie liquide de l’hôpital Puerta de Hierro, « les niveaux d’ADN circulant avant le traitement ont permis de prédire la survie à long terme avec plus de précision que les évaluations radiologiques dans l’étude NADIM et pourraient être utiles pour la conception de nouveaux essais cliniques ».