Dans une tentative de lutte contre le virus Herpes simplex en l’empêchant de « se réfugier » dans le système nerveux en surmontant les réponses immunitaires de l’organisme, deux chercheurs de l’université de Cincinnati, Patricia Sollars et Gary Pickard, travaillant avec des collègues de l’université de Cincinnati et de l’université Northwestern, ont mis au point une forme génétiquement modifiée du même virus qui pourrait être utilisée pour créer un nouveau vaccin. Le processus et les résultats obtenus par les chercheurs sont décrits dans une nouvelle étude parue dans Nature Vaccines.
Les chercheurs ont testé ce virus vivant modifié (appelé R2) dans le corps de plusieurs cobayes et ont constaté que la vaccination augmentait considérablement la création d’anticorps contre le virus. Les animaux présentaient de plus petites quantités de lésions génitales, une réplication virale plus faible et généralement une propagation du virus dans l’organisme moins importante.
Le virus modifié utilisé par les chercheurs est une forme d’herpès simplex de type 1, celui qui cause l’herpès labial. Si les chercheurs ont démontré sa protection croisée contre l’herpès simplex de type 2 (HSV-2), celui qui infecte principalement les organes génitaux, cela signifie probablement qu’une forme spécifique de ce virus, génétiquement modifiée et conçue pour le virus de type 2, pourrait être encore plus efficace contre ce dernier, qui est celui qui inquiète le plus au niveau mondial.
Selon l’OMS, plus de 500 millions de personnes sont atteintes du HSV-2, une forme d’infection qui se poursuit souvent tout au long de la vie et dont les symptômes s’aggravent en réponse au stress. Il n’existe actuellement aucun vaccin approuvé pour ce virus, ni pour le type 1 ni pour le type 2.
« Le fait que l’excrétion virale ait été autant abattue avec le vaccin R2 est vraiment important, car c’est l’excrétion virale, même si elle ne cause pas de blessure, qui peut ensuite transmettre le virus », explique M. Pickard. « Si vous avez l’herpès génital, vous pouvez le transmettre à votre partenaire sans savoir que vous le faites. C’est très problématique. Le fait que l’abattage ait été aussi important est donc vraiment un bon signe ».