Le psychologue Sergio Garcia Soriano analyse dans un nouvel article pour EFEsalud les effets de la « fatigue covidienne » ou « fatigue pandémique » chez les individus, neuf mois après le début de la maladie à coronavirus
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié la fatigue covidienne ou pandémique d’épuisement mental et physique qui touche toute la population, qu’elle ait été infectée par le virus ou non.
Si l’on se sent épuisé, inquiet, irritable ou frustré, des changements qui se produisent avec des altérations du sommeil, de la concentration ou de l’appétit, on peut être face à ce nouveau phénomène psychologique.
En bref, nous pouvons voir des personnes qui ont rejoint plusieurs facteurs tels que la nervosité, le manque de motivation et une apathie ou une impuissance, que nous appelons impuissance apprise lorsque nous pensons que notre comportement n’a pas de conséquences sur la réalité ou la société. En d’autres termes, que quoi que nous fassions n’est important pour personne, il n’y a pas d’impact direct.
Ce que cela indique, c’est que nous avons une population qui a des limites sur sa mobilité, sur sa vie normale, depuis 8 mois. Des limites qui sont passées de très strictes à plus laxistes selon les endroits où nous vivons, mais que les gens ont ressenties comme arbitraires ces derniers mois.
Au début, il y avait un sentiment de communauté qui s’est dilué au fil des mois et des mesures prises par les administrations.
Cette fatigue peut finir par nous bloquer et expliquer bon nombre des épidémies qui se produisent dans le monde.
En d’autres termes, lorsque les gens sont fatigués, ils ont tendance à baisser leur garde en ce qui concerne les mesures de prévention et à se joindre aux autres sans respecter les mesures de sécurité, en raison de ce désir grégaire d’être avec les autres, ce qui produit à son tour plus d’infections et que les mesures de prévention sont durcies mais la population les prend maintenant comme des exagérations puisqu’elles ont fini par minimiser l’impression du nombre de décès dans leur région chaque jour, un phénomène qui en psychologie est connu sous le nom d' »habituation ».
Les recommandations générales sont de maintenir un mode de vie sain avec des exercices physiques et mentaux quotidiens. En même temps, nous nous protégeons des nouvelles permanentes liées au covid, en acceptant les sentiments que nous avons, une formule nécessaire pour pouvoir nous soulager émotionnellement.
D’autre part, nous devons savoir que chacun d’entre nous a un négationniste en lui, et cela arrive parce que nous sommes nostalgiques de notre « ancienne » normalité.
Encore une fois, l’identifier nous détournera de notre état d’esprit. Enfin, soyez reconnaissant pour ce que vous avez, pensez à la vie à partir de ce que vous avez accompli au cours de votre parcours sans vous comparer et sans penser en termes de lacunes.
Cependant, pour qu’une règle soit appliquée, il faut un climat social qui légitime de telles mesures. D’autant plus qu’elles évoluent à court terme et dans la géographie, de sorte que la transparence, la publicité et la prévisibilité sont des conditions minimales pour leur réalisation.
Par conséquent, nous devrions également demander que la science de la psychologie sociale soit considérée comme un élément nécessaire et indispensable aux plus hauts niveaux de décision.