Les expériences avant la mort ne sont pas nouvelles : il existe des récits provenant de diverses régions du monde ou inhérents à des périodes historiques et des contextes culturels variés. La valeur biologique des expériences de mort imminente a toujours été débattue. Selon une nouvelle étude, publiée dans Brain Communications, les expériences de mort imminente sont un mécanisme biologique déclenché par l’évolution elle-même. Ce mécanisme découlerait d’un comportement que plusieurs espèces animales mettent en place lorsqu’elles sont confrontées à un prédateur, la thanatose.
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Qu’est-ce que les trysts ?
La thanatose est ce phénomène comportemental qui voit un animal mettre en œuvre un mécanisme de défense particulier pour se défendre d’un prédateur. En gros, l’animal a tendance à faire le mort et cela améliore, comme le montrent les statistiques, les chances de survie de diverses espèces. Il s’agit très probablement, comme l’explique Daniel Kondziella, l’un des auteurs de l’étude, de l’une des plus anciennes méthodes mises en œuvre par la vie pour se défendre.
Comme l’explique Charlotte Martial, neuropsychologue au sein du Coma Science Group de l’Université de Liège, en Belgique, l’un des auteurs de l’étude, cette nouvelle recherche montre que la tanatose elle-même est une stratégie qui semble avoir été conservée chez presque toutes les espèces vivantes, des insectes aux mammifères, et, très probablement, chez l’homme également.
Phénomène encore présent chez l’homme aujourd’hui
L’étude, selon le chercheur, montre que ce comportement est inhérent à l’homme, même aujourd’hui. La thanatose et les expériences de mort imminente sont des phénomènes qui peuvent être vécus, par exemple, par des humains attaqués par de grands animaux ou après des accidents de la route : « De plus, nous montrons que la phénoménologie et les effets de la thanatose et des expériences de mort imminente se chevauchent », révèle le chercheur.
La thanatose s’avère être la base évolutive des expériences de mort imminente.
Fondamentalement, comme l’affirme Steven Laureys, neurologue à Liège et autre auteur de l’étude, la tanatose s’avère être la base évolutive des expériences pré-mortem et donc ces dernières, en effet, auraient une finalité biologique à faire remonter au bénéfice de la survie.
Mais comment se fait-il que chez l’être humain les expériences pré-mortem, dérivant du phénomène comportemental de la tanatose, soient si complexes au niveau neurobiologique ? En effet, chez les humains, les expériences de mort imminente consistent en des mécanismes cérébraux complexes.
La thanatose s’est développée chez l’homme de manière beaucoup plus complexe…
Selon les chercheurs, la complexité du cerveau humain, et en particulier l’acquisition du langage, a permis de transformer un événement purement simulatif au niveau comportemental, comme la thanatose, en un phénomène complexe composé de riches perceptions qui crée une expérience de mort imminente qui s’étend et va bien au-delà d’une situation de prédation.
De plus, comme le souligne Kondziella, les mécanismes cérébraux mis en œuvre lors de la thanatose pour simuler un état de mort ne sont pas si différents de ceux qui ont été suggérés pour l’induction d’une expérience de mort imminente. Parmi ces mécanismes, il y aurait, selon le chercheur, les mouvements oculaires rapides typiques du sommeil pendant l’éveil : « Cela renforce encore l’idée que les mécanismes évolutifs sont un élément d’information important nécessaire pour développer un cadre biologique complet pour les expériences de mort imminente », explique le chercheur.
