Un antioxydant découvert dans le thé vert augmente les niveaux de la protéine anticancéreuse p53

0
2635

Une équipe de chercheurs a découvert un composé important présent dans le thé vert qui serait d’une grande aide, en termes de stabilisation, pour une protéine anticancéreuse, p53. Cette dernière est une protéine déjà connue et définie comme « gardienne du génome » car elle possède des propriétés importantes et favorise la réparation des dommages causés à l’ADN tout en jouant un rôle dans la lutte contre les cellules cancéreuses.
L’étude a été publiée dans Nature Communications et porte également sur un autre composé présent dans le thé vert, l’épigallocatéchine gallate (EGCG).

« Les molécules p53 et EGCG sont toutes deux extrêmement intéressantes. Des mutations du p53 sont trouvées dans plus de 50 % des cancers humains, tandis que l’EGCG est le principal antioxydant du thé vert, une boisson populaire dans le monde entier », explique Chunyu Wang, professeur de sciences biologiques à l’Institut polytechnique de Rensselaer et auteur correspondant de l’étude. Selon le scientifique, il existe une interaction très importante entre ces deux composés, jamais découverte auparavant, qui pourrait conduire au développement de nouveaux médicaments contre le cancer.

L’étude explique justement comment l’EGCG parvient à augmenter l’activité anticancéreuse de la protéine naturelle p53 et comment il préserve cette dernière de la dégradation.
Les chercheurs s’intéressent particulièrement à une zone de la protéine P53, située à son extrémité et appelée domaine N-terminal, qui, en partie grâce à sa forme flexible, remplit diverses fonctions, parfois comme un véritable antioxydant naturel, en interagissant avec différentes molécules. Parmi ces fonctions, il y a également le déclenchement de la mort cellulaire programmée (apoptose) lorsque l’ADN de ces cellules ne peut plus être réparé.

Cette extrémité interagit à son tour avec une protéine appelée MDM2 et cette interaction accélère la dégradation de la protéine p53.
« EGCG et MDM2 se lient au même endroit sur p53, le domaine N-terminal, donc EGCG est en concurrence avec MDM2 », explique encore Wang. « Lorsque l’EGCG se lie à p53, la protéine n’est pas dégradée par la MDM2, donc le niveau de p53 augmentera avec l’interaction directe avec l’EGCG, et cela signifie qu’il y a plus de p53 pour la fonction anticancéreuse. Il s’agit d’une interaction très importante. ”

Article précédent11F, une journée pour donner raison aux femmes scientifiques
Article suivantEn bégayant, les scientifiques découvrent que les astrocytes jouent un rôle important
Jean-Pierre
Médecin généraliste à la retraite après 32 ans d'exercice, je suis aussi passionné par l'évolution des outils technologiques comme internet. Ayant beaucoup plus de temps libre, j'ai lancé ce site internet afin de coupler mes deux passions : la médecine et les outils technologiques. Mon seul objectif est de partager mes connaissances au plus grands nombres et offrir un support ouvert à tous afin de partager les dernières actualités et innovations liées à la santé.