Les vaccins, comme la désescalade, comprennent aussi des « phases ».

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Les vaccins, comme la désescalade, comprennent aussi des "phases".

Tout comme les mesures de désescalade qui ont été organisées et réglementées dans la plupart des pays pour revenir à la normale après les pics les plus élevés de la pandémie provoquée par COVID-19, les vaccins ont aussi des phases et des réglementations strictes pour garantir la sécurité et l’efficacité ; un échec, une erreur, un doute… et retour à l’encadré précédent

Essai, erreur ; essai, erreur. C’est sur cette prémisse que repose une grande partie des connaissances de l’humanité, mais dans le cas de la médecine en général et des vaccins en particulier, les réglementations de la plupart des pays sont particulièrement rigoureuses et scrupuleuses pour garantir la sécurité et l’efficacité du produit avant qu’il ne soit finalement autorisé.

Dans l’une des dernières phases de l’essai (déjà sur des personnes), le vaccin contre le SRAS-CoV-2 est en cours de développement par la société pharmaceutique AstraZeneca et l’université d’Oxford lorsqu’ils ont débranché un participant souffrant d’une maladie « potentiellement inexpliquée ».

Mais interrompre les répétitions ne doit pas toujours être interprété comme quelque chose de négatif. L’Espagnol Lluís Montoliu, scientifique du Conseil national espagnol de la recherche (CSIC) et expert en édition génétique, a souligné dans son compte Twitter que cette nouvelle devrait être utilisée pour la transformer en quelque chose de « positif et plein d’espoir ».

« Un résultat négatif et inattendu apparaît, le procès est arrêté par mesure de précaution et une enquête est menée pour voir ce qui a pu se passer. Tout d’abord la sécurité, ensuite nous nous préoccuperons de l’efficacité », a souligné M. Montoliu.

Le vaccin d’AstraZeneca et de l’université d’Oxford est en phase III, la dernière étape avant l’obtention de toutes les autorisations après avoir démontré la sécurité et l’efficacité requises pour un tel produit et obtenu la licence pour le produire à grande échelle.

Il s’agit de l’un des vaccins les plus avancés au monde contre le COVID-19 et il est basé sur un virus connu (ChAdOx1), une version affaiblie d’un virus du rhume commun (adénovirus).

Depuis le début de la pandémie, près de deux cents projets ont été lancés pour obtenir un vaccin, bien que très peu soient déjà entrés en phase III (la dernière avant l’obtention de la licence), et avec AstraZeneca (dont les essais sont maintenant interrompus) : ceux des sociétés pharmaceutiques américaines Moderna et Pfizer ; ceux des sociétés chinoises CanSino Biologicals, SinoPharm et Sinovac ; celui de la société allemande BioNtech ; ou encore ceux des centres de recherche russes Vektor et Gamalei.

Les scientifiques pensent également que les premiers vaccins qui passeront les trois phases seront sûrs et efficaces, mais pas les meilleurs ; et qu’une deuxième puis une troisième génération de vaccins arriveront qui fonctionneront beaucoup mieux, car les laboratoires disposeront déjà de nombreuses informations sur la réponse immunitaire qu’ils produisent.

Tous les vaccins, selon les sources de la SCCI, sont construits sur le même principe, celui d’exposer le système immunitaire à l’agent pathogène afin qu’il soit capable de protéger les gens lorsqu’ils sont confrontés au vrai virus. Ils cherchent tous à s’immuniser contre la maladie en stimulant la production d’anticorps, bien que dans chaque laboratoire, ils utilisent des voies différentes pour y parvenir.

Certains laboratoires utilisent des antigènes (protéines de l’agent infectieux) ; d’autres des versions vivantes du virus, bien qu’affaiblies ou atténuées ; d’autres encore des virus inoffensifs qui ont été modifiés pour avoir des antigènes de l’agent pathogène ; et d’autres encore utilisent des molécules qui codent les parties de l’agent pathogène afin qu’il soit reconnu par le système immunitaire.

Ils doivent tous passer par de nombreux tests et passer par différentes phases avant d’être approuvés et commercialisés, à commencer par les développements précliniques, après la découverte des antigènes, pour vérifier les doses, la sécurité et l’efficacité, tests qui sont effectués initialement sur des modèles animaux.

Après les expériences sur des modèles animaux, la phase I commence, au cours de laquelle le vaccin est testé sur de petits groupes de volontaires sains (normalement des groupes de 10 à 100 personnes) afin de disposer de données sur la dose appropriée, la sécurité et la réponse immunitaire qu’il produit.

La phase II est étendue à des groupes allant jusqu’à 1 000 personnes (volontaires et personnes en bonne santé) afin de faire progresser les connaissances sur la sécurité et l’efficacité des vaccins dans des populations plus nombreuses et plus variées. Dans la phase III, ces groupes sont étendus à des groupes de 1 000 à 10 000 personnes et plus.

Une fois les trois phases terminées, le vaccin peut être homologué et fabriqué et commercialisé à grande échelle, bien qu’une phase (la IV) commence alors, au cours de laquelle différents systèmes de surveillance sont activés pour vérifier la sécurité et l’efficacité du produit pratiquement en permanence.

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Jean-Pierre
Médecin généraliste à la retraite après 32 ans d'exercice, je suis aussi passionné par l'évolution des outils technologiques comme internet. Ayant beaucoup plus de temps libre, j'ai lancé ce site internet afin de coupler mes deux passions : la médecine et les outils technologiques. Mon seul objectif est de partager mes connaissances au plus grands nombres et offrir un support ouvert à tous afin de partager les dernières actualités et innovations liées à la santé.