Des chercheurs américains ont développé une approche des plus surprenantes afin de lutter contre le cancer : faire grandir des nanoparticules d’or directement à l’intérieur des tumeurs.
Une démarche innovante
Lorsque l’on pense à l’or, on pense plutôt bijoux, argent ou encore lingot. Pourtant, avec ses propriétés étonnantes, ce métal pourrait bien devenir un remède contre le cancer. C’est en tout cas ce que s’efforce de faire une équipe de scientifiques américains dans une étude dans la revue médicale Nature Communications.
Jusqu’à présent, la principale difficulté consistait à parvenir à faire pénétrer la substance à l’intérieur des tumeurs. Pour ce faire, différentes méthodes avaient été explorées. Cette fois-ci, les chercheurs ont identifié un moyen de faire grandir l’or sous forme nanométrique, c’est-à-dire du milliardième de mètre, directement à l’intérieur des cellules cancéreuses.
Pour faire entrer les substances à l’intérieur des tumeurs, l’équipe a utilisé du polyéthylène glycol (PEG) comme vecteur de diffusion de l’or ionique, essentiellement constitué de sels d’or dissous dans un liquide. Lorsqu’il est introduit dans la cellule cancéreuse, le micro-environnement cellulaire acide convertit l’or de sa forme ionique en nanoparticules d’or. De plus, la vitesse d’action de cette méthode est impressionnante, puisque cela se produit en 30 minutes seulement, contre 24 heures ou plus pour les autres méthodes.
Un traitement prometteur qui doit encore être amélioré
« Nous avons développé un système unique où les nanoparticules d’or sont réduites par des biomolécules cellulaires et où celles-ci conservent leurs fonctions, ce qui comprend la capacité à guider l’amas restant jusqu’au noyau de la cellule », a expliqué Dipanjan Pan, professeur de génie chimique, biochimique et environnemental à l’UMBC (University of Maryland, Baltimore County) et auteur principal de l’étude, dans un communiqué.
Lors de tests réalisés sur des souris, les chercheurs ont poussé le processus plus loin. Après avoir fait pousser des nanoparticules dans les tumeurs de souris vivantes, ils les ont chauffées avec des lasers. Les tumeurs ont cuit, détruisant les cellules cancéreuses.
Ces essais sont jugés encourageants par le professeur Dipanjan Pan. « Cette expérimentation a montré que la formation intracellulaire et la migration nucléaire de nanoparticules d’or constituaient une approche très prometteuse pour l’application de l’administration de médicaments », explique-t-il. Si ces travaux constituent une avancée importante, il rappelle néanmoins le traitement est encore loin de voir le jour. Avant de passer aux essais cliniques, il faudra évaluer les effets à long terme des nanoparticules sur la santé humaine.