Des bactéries ingérables modifiées pour analyser les bactéries intestinales, l’incroyable méthode de l’équipe du MIT

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Pour mieux comprendre les subtilités et surtout les mystères du microbiome intestinal, décrit comme une « boîte noire » par la scientifique Maria Eugenia Inda du département de génie électrique et informatique (EECS) du MIT, les chercheurs envisagent d’utiliser des bactéries génétiquement modifiées à introduire dans l’intestin.
Dans une nouvelle étude parue dans Advanced Functional Materials, les chercheurs décrivent une méthode permettant d’encapsuler des bactéries vivantes dans un minuscule disque d’hydrogène, qui est ensuite ingéré.

Le but de la bactérie, une fois dans l’intestin, est de « capturer » tout composé qui pourrait être le signe d’une certaine maladie. Le disque lui-même est ensuite excrété par les selles et les bactéries qu’il contient, une fois les composés « capturés », peuvent être analysées en laboratoire.
Il s’agit d’une « technologie passionnante », comme le définit Giovanni Traverso, professeur au département susmentionné, dans une déclaration sur le site web du MIT.

Avec un tel appareil, en effet, explique M. Traverso, il sera possible de comprendre les déséquilibres chimiques fondamentaux qui se produisent dans le tractus gastro-intestinal, ce qui entraînerait des avantages indéniables non seulement dans le domaine de la gastro-entérologie mais aussi dans des domaines couvrant différentes affections et maladies.
En effet, ces dernières années, on réalise de plus en plus que les bactéries qui composent le microbiome intestinal sont responsables ou jouent un rôle dans un certain nombre de fonctions et de maladies du corps humain, des liens parfois inattendus.

Pour fabriquer le minuscule disque qui contient les bactéries, les chercheurs ont mis au point de nouveaux types d’hydrogels magnétiques, des matériaux aux propriétés physiques particulières qui leur permettent de mieux adhérer à l’intestin.
Les bactéries à l’intérieur du petit dispositif agiraient comme des « capteurs vivants », survivant facilement au voyage dans l’intestin grâce à l’hydrogel qui les répare. Entre autres, grâce à un aimant externe, qui peut être facilement porté par l’utilisateur, le disque peut être maintenu dans différentes positions afin d’analyser différentes sections de l’intestin, de l’intestin grêle au côlon. La méthode a déjà été testée sur des souris et les chercheurs ont obtenu de bons résultats.

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Jean-Pierre
Médecin généraliste à la retraite après 32 ans d'exercice, je suis aussi passionné par l'évolution des outils technologiques comme internet. Ayant beaucoup plus de temps libre, j'ai lancé ce site internet afin de coupler mes deux passions : la médecine et les outils technologiques. Mon seul objectif est de partager mes connaissances au plus grands nombres et offrir un support ouvert à tous afin de partager les dernières actualités et innovations liées à la santé.