Une nouvelle découverte concernant l’obésité a été faite par une équipe de chercheurs qui, suite à des expériences sur des souris, ont publié les résultats dans une étude parue dans le Journal of Physiology.
La déclaration publiée par la Société de physiologie parle d’un possible « jalon » pour les futures études cliniques sur le fonctionnement de la soi-disant « horloge biologique » du cerveau, un facteur considéré comme de plus en plus fondamental par plusieurs études de ces dernières années en ce qui concerne le niveau de satiété, la faim et en général le niveau de risque de souffrir d’obésité.
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L’obésité est de plus en plus répandue
L’obésité est souvent considérée comme une sorte d' »épidémie », car elle s’est répandue dans le monde entier au cours des dernières décennies. Le niveau d’inquiétude augmente car l’obésité peut entraîner de nombreuses autres maladies, notamment le diabète de type 2, les accidents vasculaires cérébraux, diverses maladies cardiaques et même plusieurs types de cancer.
Complexe vagal dorsal
Ces dernières années, plusieurs études ont montré que l’horloge biologique n’est pas seulement située dans l’hypothalamus. Le contrôle des rythmes quotidiens du corps humain, non seulement au niveau hormonal mais aussi au niveau du simple appétit, se trouve également dans d’autres zones du cerveau et parmi celles-ci se trouve l’ancien tronc cérébral évolutif appelé complexe vagal dorsal.
Grâce à un groupe particulier de neurones situés dans cette zone du cerveau, le complexe vagal dorsal peut en effet contrôler les rythmes quotidiens de la prise alimentaire et la libération d’hormones liées à la nourriture. Chez les personnes obèses, ces rythmes quotidiens semblent mal fonctionner.
Expériences sur les souris
Pour savoir si l’obésité est une conséquence ou une cause du dysfonctionnement de cet important centre cérébral, des chercheurs de l’université Jagiellonian de Cracovie et de l’université de Bristol ont mené des expériences sur deux groupes de rats, l’un nourri avec un régime riche en graisses et l’autre avec un régime équilibré.
Outre diverses analyses et enregistrements électrophysiologiques, les chercheurs ont également suivi une centaine de neurones du complexe vagal dorsal à l’aide d’un appareil multi-électrodes spécial.
Résultats
Les chercheurs ont découvert que le régime riche en graisses perturbait l’horloge biologique du cerveau des rats, entraînant un dysfonctionnement du contrôle des niveaux de satiété, ce qui a conduit à une suralimentation et donc à l’obésité.
Selon les chercheurs, le complexe vagal dorsal du rhomboencéphale du rat doit être caractérisé par des mécanismes intrinsèques de synchronisation circadienne. En particulier, le noyau du tractus solitaire (un groupe de corps cellulaires nerveux dans la substance grise du bulbe rachidien) semble être un important « oscillateur circadien » et ne dépend pas lui-même de l’horloge suprachiasmatique principale.
Un régime riche en graisses à court terme semble modifier l’activité neuronale dans le noyau du tractus solitaire et la réactivité des signaux d’ingestion, ce qui entraîne une augmentation de la consommation de calories.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires
Selon Lukasz Chrobok, auteur principal de l’étude, il n’est pas encore possible de savoir quels signaux temporels peuvent remettre à zéro ou synchroniser l’horloge biologique du tronc cérébral, mais on peut espérer que des recherches plus poussées sur les rythmes quotidiens de l’organisme, notamment ceux liés à la satiété, permettront de mettre au point de nouvelles thérapies plus efficaces pour les patients obèses.
