Statistiques des pathologies oculaires selon l’âge

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Statistiques des pathologies oculaires selon l'âge

La santé oculaire est souvent reléguée au second plan, tant que notre vision reste nette et sans inconfort majeur. Pourtant, les chiffres révèlent une réalité bien différente : les pathologies oculaires affectent des millions de personnes à travers le monde, et leur prévalence varie considérablement selon l’âge. Mais comment cette répartition s’opère-t-elle ? Quelles sont les maladies les plus fréquentes selon les tranches d’âge et, surtout, existe-t-il des moyens concrets pour préserver sa vision malgré le temps qui passe ?

Enfance et adolescence : des yeux en formation, mais pas sans risques

Statistiques des pathologies oculaires enfant

On pourrait croire que les yeux des enfants et des adolescents sont à l’abri de toute défaillance. Pourtant, les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indiquent qu’environ 19 millions d’enfants dans le monde sont atteints de troubles visuels, dont 12 millions souffrent de troubles de réfraction non corrigés, comme la myopie, l’hypermétropie et l’astigmatisme. Ces troubles sont souvent détectés lors des bilans de santé scolaire, mais encore trop fréquemment, les parents tardent à consulter. La myopie, en particulier, connaît une progression alarmante. Selon certaines projections, d’ici 2050, près de 50 % de la population mondiale pourrait être myope, avec une hausse spectaculaire chez les jeunes. Comment expliquer ce phénomène ? Les experts pointent du doigt une exposition excessive aux écrans et une diminution du temps passé à l’extérieur, où la lumière naturelle joue un rôle protecteur avéré.

Alors, comment réagir face à cette menace silencieuse ? La prévention commence dès le plus jeune âge, avec des pauses régulières lors de l’utilisation d’écrans et une incitation à passer du temps à l’extérieur, au moins deux heures par jour. Les consultations ophtalmologiques précoces permettent de corriger rapidement les troubles et d’éviter des complications ultérieures. Mais les parents en sont-ils suffisamment conscients ? Malheureusement, les campagnes de sensibilisation manquent encore d’impact et de visibilité.

Jeunes adultes : la vision entre sollicitations et négligences

À l’âge adulte, entre 20 et 40 ans, les troubles oculaires restent relativement rares en comparaison avec d’autres tranches d’âge. Cependant, certaines pathologies peuvent émerger, souvent liées au mode de vie moderne. Le syndrome de la sécheresse oculaire, par exemple, est en constante augmentation, notamment chez les jeunes professionnels travaillant plusieurs heures par jour devant un écran. La lumière bleue émise par ces dispositifs numériques perturbe non seulement le rythme circadien, mais assèche également la surface de l’œil, provoquant irritations, picotements et parfois vision floue.

Les statistiques sont éloquentes : selon une étude menée en 2022, près de 65 % des personnes âgées de 18 à 35 ans déclarent ressentir une fatigue visuelle en fin de journée. Pourtant, peu d’entre elles adoptent les réflexes nécessaires pour y remédier. Cligner volontairement des yeux, respecter la règle du 20-20-20 (toutes les 20 minutes, fixer un objet à 20 pieds pendant 20 secondes) et ajuster l’éclairage ambiant sont autant de gestes simples, mais encore trop méconnus. Une autre problématique touche également cette catégorie d’âge : la kératocône, une déformation progressive de la cornée qui peut nécessiter, dans les cas les plus sévères, une greffe cornéenne.

À partir de 40 ans : la presbytie, un passage obligé ?

presbytie

Ave-vous déjà eu la sensation que vos bras semblent soudain trop courts pour lire un livre ou un menu au restaurant ? Ce phénomène bien connu porte un nom : la presbytie. Elle touche inévitablement chacun d’entre nous, mais son apparition et son intensité varient selon les individus. Les études montrent que dès 45 ans, environ 80 % des adultes présentent des signes de presbytie. Cette condition résulte de la perte progressive d’élasticité du cristallin, rendant difficile l’accommodation entre vision de près et de loin.

Mais la presbytie n’est pas seule à frapper à la porte. Le glaucome, maladie insidieuse souvent qualifiée de « voleur silencieux de la vue », commence également à faire son apparition. Cette pathologie, caractérisée par une pression intraoculaire excessive endommageant le nerf optique, concerne environ 2 % des personnes de plus de 40 ans. Et ce pourcentage grimpe avec les années. Faut-il pour autant s’en inquiéter outre mesure ? Non, à condition de ne pas négliger les examens réguliers, car un diagnostic précoce permet de ralentir, voire d’arrêter, la progression de la maladie. Et pour ceux qui ont besoin d’une correction visuelle, n’hésitez pas, commandez vos lunettes de vue sur Krys ou tout autre opticien de confiance.

Les seniors et la dégénérescence oculaire

Les seniors et les défis de la dégénérescence oculaire

Avec l’âge, la vision devient souvent plus fragile. Passé 60 ans, les risques de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), de cataracte et de rétinopathie diabétique augmentent de façon significative. La cataracte, tout d’abord, représente l’affection oculaire la plus répandue chez les seniors. Selon les données de la Société française d’ophtalmologie, plus de 80 % des personnes âgées de 75 ans et plus en sont atteintes, à des degrés divers. Cette pathologie, caractérisée par une opacification du cristallin, est aujourd’hui facilement traitée par une chirurgie rapide et efficace.

La DMLA, quant à elle, constitue la première cause de malvoyance chez les personnes âgées en France. Elle concerne près d’un million de personnes, et sa prévalence augmente de manière exponentielle après 75 ans. Cette dégénérescence progressive de la macula altère la vision centrale, rendant la lecture, la reconnaissance des visages et de nombreuses activités quotidiennes particulièrement difficiles. L’apparition de traitements innovants, comme les injections intravitréennes d’anti-VEGF, offre toutefois des perspectives encourageantes pour ralentir l’évolution de la maladie.

Enfin, la rétinopathie diabétique illustre parfaitement le lien étroit entre maladies systémiques et santé oculaire. Cette complication, directement liée à un diabète mal contrôlé, touche environ 30 % des diabétiques de type 2. Elle est responsable d’une perte de vision parfois irréversible si elle n’est pas diagnostiquée à temps. Ici encore, la prévention joue un rôle fondamental : contrôler sa glycémie, consulter régulièrement et adopter une hygiène de vie saine permettent d’en limiter les conséquences.

Prévenir, pour une vision préservée à tout âge

Face à ces constats, une question s’impose : comment préserver sa vision tout au long de sa vie ? La réponse réside en partie dans la prévention. Les spécialistes recommandent un suivi ophtalmologique régulier, adapté à chaque tranche d’âge. Dès l’enfance, une première consultation vers 3 ans permet de détecter les éventuels troubles de réfraction. À l’adolescence, des bilans réguliers sont conseillés, surtout en cas d’utilisation intensive d’écrans. Chez l’adulte, un examen tous les deux ans suffit généralement, sauf en cas d’antécédents familiaux de pathologies oculaires. Enfin, à partir de 60 ans, la fréquence des contrôles doit être augmentée afin de repérer au plus tôt les signes de DMLA, de cataracte ou de glaucome.

Mais est-ce suffisant ? Pas toujours. Une alimentation riche en antioxydants, en oméga-3 et en vitamines A, C et E contribue à protéger les structures oculaires. La lutéine et la zéaxanthine, présentes dans les légumes verts à feuilles, renforcent la protection de la rétine contre les agressions lumineuses. De même, le port de lunettes de soleil de qualité constitue un rempart indispensable contre les rayons ultraviolets, dont les effets cumulatifs accélèrent le vieillissement oculaire.

La santé oculaire ne se limite pas à une question d’âge, mais évolue en fonction des années et des modes de vie. De la myopie infantile, amplifiée par les écrans, à la DMLA des seniors, en passant par la sécheresse oculaire des jeunes adultes, chaque étape de la vie présente ses spécificités et ses risques. La clé réside dans une prévention rigoureuse et des habitudes simples mais efficaces.

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Jean-Pierre
Médecin généraliste à la retraite après 32 ans d'exercice, je suis aussi passionné par l'évolution des outils technologiques comme internet. Ayant beaucoup plus de temps libre, j'ai lancé ce site internet afin de coupler mes deux passions : la médecine et les outils technologiques. Mon seul objectif est de partager mes connaissances au plus grands nombres et offrir un support ouvert à tous afin de partager les dernières actualités et innovations liées à la santé.