3 cancers qu’il est possible de dépister à temps

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Quelle que soit sa forme sous laquelle il se présente, le cancer est une maladie qu’il devient très souvent difficile de soigner convenablement lorsqu’il n’est pas dépisté à temps. Le dépistage permet en revanche de diagnostiquer une anomalie à un stade précoce et parfois même en l’absence de symptômes. Cela aide à mieux soigner le sujet et à rendre le traitement moins lourd. En revanche, tous les cancers ne sont pas si faciles à détecter. Découvrez ici 3 cancers qu’il est possible aujourd’hui de dépister à temps.

Le cancer colorectal

Bien avant de comprendre comment se passe le dépistage du cancer du côlon ou cancer colorectal, il est important de saisir la nature même de cette maladie. En effet, ce type de cancer affecte le gros intestin. Il s’agit de l’une des tumeurs malignes courantes du tube digestif. Elle se développe principalement au niveau des cellules du côlon, mais peut aussi apparaître au niveau de celles du rectum.

Sous sa forme primitive, il présente sous forme d’un polype, qui peut progressivement évoluer et se transformer en cancer. C’est à ce stade primaire qu’il est justement plus facile de le traiter et d’éviter sa propagation. Ainsi, un dépistage approprié et une détection précoce constituent la solution pour l’identifier et entreprendre au plus tôt le traitement adéquat.

En réalité, le cancer du côlon se caractérise par une croissance incontrôlée de cellules anormales qui entraînent la destruction lente, mais certaine, des cellules normales. Lorsqu’il atteint une phase critique, presque tous les organes du corps peuvent être alors affectés et cela peut aussi toucher d’autres parties du corps sous forme de métastases. En revanche, il est difficile de détecter la présence d’un cancer colorectal sans procéder aux examens indiqués. Bien que ce type de cancer provoque des saignements, ceux-ci sont quasiment invisibles à l’œil nu.

Quels sont les symptômes ?

Lorsqu’il est encore à ses débuts, le cancer du côlon passe pratiquement inaperçu. À ce stade, il est possible que vous ne remarquiez aucun signe ni symptôme, ou que les manifestations apparentes aient de fortes similitudes avec les symptômes d’une autre maladie. Voici plus ou moins les signes avant-coureurs du cancer colorectal :

  • le saignement rectal qui se caractérise par la présence d’un sang rouge vif dans les selles,
  • le changement dans les habitudes intestinales : le transit intestinal autrefois stable et régulier se modifie subitement en quelques mois, provoquant des troubles intestinaux (diarrhée et constipation persistantes, selles étroites, fausse envie d’aller à la selle),
  • des palpitations provoquées par l’anémie due à la perte de sang que provoque l’anémie,
  • la fatigue, une conséquence des autres symptômes.

Ces symptômes sont pour la plupart très insidieux, ce qui pousse de nombreux sujets atteints à ne pas penser à un cancer colorectal.

Comment dépister un cancer du côlon ?

Le dépistage précoce est le seul moyen qui permet de détecter et d’agir rapidement sur le cancer du côlon. Le médecin peut alors indiquer et mettre en place les soins adéquats pour en venir à bout. Il existe deux principales méthodes pour dépister ce cancer.

La coloscopie

Il s’agit d’un examen de référence qui permet de regarder l’intérieur de l’intestin. Elle est réalisée par un gastroentérologue et se déroule sous anesthésie générale légère. Durant une coloscopie, un tube est inséré dans le rectum pour une inspection appropriée de l’ensemble du côlon. À cette occasion, les polypes peuvent être détectés et retirés avant de devenir un cancer.

Les tests immunologiques

Ces tests sont d’une efficacité exceptionnelle et fournissent de très bons résultats. Contrairement à de nombreux autres tests, ils permettent de repérer 2 à 2,5 fois plus de cancer et 3 à 4 fois plus d’adénomes avancés. C’est le recours idéal pour détecter au plus tôt les polypes avant qu’ils ne débouchent sur un cancer.

Le dépistage grâce à un test immunologique s’effectue avec un kit utilisé pour un prélèvement de selles. Ce kit est remis au patient avec un mode d’emploi bien illustré.

Quelle est la fréquence du cancer colorectal ?

Le cancer du côlon est aujourd’hui connu comme la deuxième cause de mortalité dans le monde. Statistiquement, c’est une maladie beaucoup plus fréquente chez les hommes et elle cible généralement la population de plus de 50 ans. Aux États-Unis, c’est la troisième grande cause des décès. En termes de fréquence, c’est le deuxième type de cancer chez la femme, après le cancer du sein, et le troisième chez l’homme, après les cancers de la prostate et du poumon.

Le cancer du sein

cancer du sein

Le cancer du sein est provoqué par une croissance anarchique des cellules que l’on retrouve au niveau des tissus graisseux et conjonctifs qui entourent les glandes mammaires et les canaux galactophores. Il s’agit du type de cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez la femme et surtout le plus mortel. Cela peut également quelques fois toucher les hommes, mais dans une faible proportion, généralement moins de 1 % de l’ensemble des cas. Par ailleurs, le cancer du sein est une maladie favorisée par certains facteurs de risques tels que :

  • l’âge (les femmes âgées de plus de 50 ans sont les plus touchées),
  • les antécédents familiaux ou génétiques (certains gènes favorisent l’apparition de la maladie),
  • le manque d’activité physique,
  • l’alcoolisme et le tabagisme.

De manière spécifique, les règles précoces chez certaines femmes, la ménopause tardive et le fait d’accoucher un peu tard sont aussi des éléments qui peuvent entraîner ce cancer. En revanche, si le cancer du sein est vite dépisté, il peut être très facilement traité.

Quels sont les symptômes ?

Plusieurs signes évocateurs apparaissent généralement pour annoncer un cancer du sein. Ceux-ci peuvent parfois ressembler aux symptômes d’autres maladies. C’est notamment la raison pour laquelle le dépistage auprès d’un professionnel est indispensable. Les symptômes les plus connus du cancer du sein sont :

  • l’apparition d’une boule dure, non mobile avec des contours irréguliers dans le sein,
  • la déformation du sein : on parle de méplat (l’arrondi du sein n’est plus le même),
  • les rougeurs (cutanées) de la peau et le changement dans la pigmentation du sein ou de l’aréole,
  • le mamelon rétracté,
  • l’écoulement épais, marron, verdâtre ou sanguinolent du mamelon (cela peut survenir d’un seul côté ou parfois des deux).

Comme cela peut se constater, l’ensemble de ces symptômes sont directement liés aux modifications subites et anormales qui peuvent survenir au niveau du sein.

Comment dépister le cancer du sein ?

Le dépistage précoce du cancer est une solution qui augmente les chances de guérison complète de la maladie et qui permet de limiter les séquelles de certains traitements en privilégiant une méthode de soin moins intrusif. Les moyens les plus utilisés pour cela sont classés suivant des catégories d’âges spécifiques. Ainsi, pour les femmes âgées de moins de 50 ans, un examen clinique des seins (palpation) auprès d’un médecin professionnel est recommandé dès l’âge de 25 ans.

Pour celles qui ont entre 50 et 74 ans et qui ne constatent aucun symptôme particulier ou un facteur de risque quelconque, une mammographie tous les deux ans, associées à une échographie est conseillée. Au cours de la mammographie, deux clichés sont pris par sein. Ces clichés sont successivement lus par deux radiologues professionnels indépendants.

Par ailleurs, dans de nombreux États européens, les pouvoirs européens ont établi un programme de dépistage tous les deux ans, depuis 2014, pour inviter les femmes de 50 à 74 ans à passer gratuitement une mammographie dans d’excellentes conditions. L’intérêt d’un tel programme est d’accroître le taux de participation des femmes au dépistage, afin de diminuer ainsi le taux de décès du cancer de sein.

En dehors de ceci, un dépistage génétique peut être éventuellement proposé lorsque chez un sujet, le médecin traitant ou le médecin de famille suspecte par exemple un risque héréditaire. Ce type de test permet d’identifier chez la patiente les anomalies génétiques qui augmentent la probabilité de développer ce cancer.

Quelle est la fréquence du cancer du sein ?

Sur le plan mondial, le cancer du sein est la principale cause de mortalité par cancer chez les femmes. Selon les chiffres publiés en 2020 par Santé Publique France, la survie nette face à cette maladie est de 97 % à un an et de 88 % à cinq ans. Au niveau des hommes, la fréquence est plutôt très faible. Elle se situe à moins de 1 % dans l’ensemble des cas.

Le cancer du col de l’utérus

dépistage cancer du col de l'utérus

Ce cancer est exclusivement féminin, car il affecte les cellules du col de l’utérus. C’est une maladie qui prend naissance dans les cellules de cet appareil reproducteur et qui se traduit par la présence d’une tumeur maligne dont les cellules peuvent envahir les tissus voisins et les anéantir. Lorsque le mal atteint un stade avancé, la tumeur est fortement susceptible de se propager à d’autres parties du corps. C’est la métastase.

En réalité, le cancer du col de l’utérus peut prendre corps dans différentes cellules de l’organe et en fonction de cela, il peut prendre un nom différent. Lorsqu’il se développe dans les cellules plates et rondes connues sous le nom de cellules malpighiennes, il est appelé « carcinome épidermoïde » du col de l’utérus, mais quand il croît dans les cellules glandulaires, il est alors nommé « adénocarcinome du col de l’utérus ». Ce ne sont pas pourtant les seules déclinaisons de ce cancer, il en existe bien d’autres (le carcinome à cellules vitreuses, le carcinome mucoépidermoïde…).

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes ou signes du cancer du col de l’utérus n’apparaissent pas souvent vites. Ils se manifestent généralement une fois que la tumeur s’est développée dans les tissus et organes voisins.

Voici une liste non exhaustive des différents symptômes qui peuvent annoncer ce type de cancer :

  • les saignements vaginaux anormaux à la suite de relations sexuelles, entre les menstruations et après la ménopause,
  • les pertes vaginales anormales, plus abondantes ou nauséabondes,
  • la difficulté à uriner ou à se rendre à la selle ;
  • les douleurs au thorax et aux os.

En dehors de ces symptômes, d’autres signes comme la perte subite de poids, les jambes enflées, la fatigue ou l’essoufflement régulier peuvent alerter.

Comment dépister un cancer du col de l’utérus ?

Le dépistage du cancer se fait principalement par « Pap test ». Il s’agit d’un examen rapide et simple qui consiste à procéder par frottis du col de l’utérus. On parle alors de frottis cervico-utérin et cela peut être réalisé par un gynécologue, le médecin traitant ou la sage-femme. Ce test vise à rechercher la présence de cellules anormales ou cancéreuses.

Le Pap test est réalisé notamment en dehors de la période des règles chez la femme. Durant l’examen, le praticien se sert en premier d’une petite spatule en bois pour gratter doucement la surface de la partie inférieure du col de l’utérus afin de procéder au prélèvement des cellules. Ensuite, une brosse spéciale appelée cytobrosse sera utilisée pour prélever les cellules de la partie supérieure de l’organe. Les différentes cellules ainsi prélevées seront envoyées pour être examiné au microscope.

Si les résultats du test révèlent un changement ou une anomalie, la patiente devra procéder à des tests de suivis qui pourraient inclure une colposcopie, un autre test Pap, un test VPH et une biopsie.

Quelle est la fréquence du cancer du col de l’utérus ?

Le cancer du col de l’utérus est aujourd’hui l’une des formes de cancers les moins virulents chez les femmes. Il se classe loin derrière le cancer du sein et celui du colon. Grâce aux campagnes de dépistages individuelles auxquelles les femmes peuvent participer, son incidence a considérablement diminué depuis 30 ans et il est désormais relégué au 12e rang de cause de mortalité par cancer chez la femme. De plus, grâce aux efforts consentis pour le dépister et le traiter le plus rapidement possible, le taux de mortalité pourra davantage diminuer dans les années à venir.

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Jean-Pierre
Médecin généraliste à la retraite après 32 ans d'exercice, je suis aussi passionné par l'évolution des outils technologiques comme internet. Ayant beaucoup plus de temps libre, j'ai lancé ce site internet afin de coupler mes deux passions : la médecine et les outils technologiques. Mon seul objectif est de partager mes connaissances au plus grands nombres et offrir un support ouvert à tous afin de partager les dernières actualités et innovations liées à la santé.