C’est vrai, les grimaces réduisent le stress et la douleur, comme celles d’une seringue.

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La grimace peut réduire la sensation d’inconfort, de stress et même de douleur et n’est pas une réaction physique en soi. Ceci est certifié par une nouvelle étude, publiée dans le journal Emotion, qui contient les résultats d’une expérience intéressante impliquant 231 personnes.

Faire des grimaces en soulevant les coins de la bouche réduit le stress

Les chercheurs sont partis de l’hypothèse que les gens ont tendance, lorsqu’ils doivent subir une injection, à sourire ou à faire des grimaces en soulevant les coins de leur bouche et en serrant les yeux, créant ainsi la classique patte d’oie autour d’eux. Selon les chercheurs, les grimaces de ce type peuvent également réduire considérablement la réponse physiologique qui provoque le stress et qui est causée par l’aiguille elle-même.
Ces grimaces contribuent également à faire baisser le rythme cardiaque et à obtenir plus ou moins le même résultat, c’est-à-dire à contrecarrer le niveau de stress causé par la douleur.

Des expressions similaires pour tous les êtres humains

Ce sont des expressions faciales qui sont remarquablement similaires chez tous les êtres humains, même ceux qui appartiennent à des cultures ou des contextes très différents. Ces expressions, comme l’explique Sarah Pressman, professeur de sciences psychologiques à l’université de Californie à Irvine, l’un des principaux auteurs de l’étude, voient l’activation des muscles oculaires et ceux liés au soulèvement des joues, qui fait ressortir les dents : « Nous avons constaté que ces mouvements, par opposition à une expression neutre, sont utiles pour réduire l’inconfort et le stress.

Expériences sur 231 personnes

Les expériences ont été menées sur 231 personnes qui ont dû déclarer leur niveau de douleur, d’émotion et de détresse en réponse à une injection avec une aiguille, par exemple, celles utilisées pour les injections de vaccins anti-grippe.
Les participants eux-mêmes tiendraient alors une baguette entre leurs dents afin de faciliter la conformation de l’expression ou de la grimace.
Les chercheurs ont divisé les participants en différents groupes selon le type de grimace qu’ils devaient faire sur leur visage : certains devaient faire un sourire de type Duchenne, d’autres un sourire non de type Duchenne (c’est un type de sourire qui implique également les yeux et qui voit une flexion particulière des muscles sur les côtés de la bouche). D’autres encore ont dû faire une grimace ou une expression neutre.

Grimace avec sourire associée à un rythme cardiaque plus faible

Finalement, ils ont découvert que les participants au groupe du sourire de Duchenne ont déclaré que l’injection procurait environ la moitié du niveau de douleur de ceux qui devaient garder une expression faciale neutre. Le sourire était associé à un rythme cardiaque nettement plus faible, ce qui a fait une différence significative dans le niveau de stress causé par l’aiguille qui s’enfonce dans la chair.
« Étant donné les nombreuses situations angoissantes et douloureuses que l’on trouve dans la pratique médicale, nous espérons que le fait de comprendre comment et quand sourire et faire des grimaces peut aider à promouvoir des stratégies efficaces de réduction de la douleur qui se traduisent par une meilleure expérience pour les patients », explique M. Pressman.

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Jean-Pierre
Médecin généraliste à la retraite après 32 ans d'exercice, je suis aussi passionné par l'évolution des outils technologiques comme internet. Ayant beaucoup plus de temps libre, j'ai lancé ce site internet afin de coupler mes deux passions : la médecine et les outils technologiques. Mon seul objectif est de partager mes connaissances au plus grands nombres et offrir un support ouvert à tous afin de partager les dernières actualités et innovations liées à la santé.