Selon des chercheurs de l’université de Southampton, des nanoparticules créées en laboratoire permettent d’éliminer des bactéries dangereuses qui peuvent pénétrer et se cacher à l’intérieur des cellules humaines.
La technologie créée par les chercheurs vise principalement à éliminer certaines bactéries du genre Burkholderia, des bactéries qui peuvent provoquer la mélioïdose, une maladie parfois mortelle même chez l’homme.
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Burkholderia pseudomallei, une bactérie qui peut causer la mélioïdose.
Parmi ces bactéries figurent celles de l’espèce Burkholderia pseudomallei, une bactérie du sol que l’on trouve principalement dans les régions tropicales et subtropicales du monde et qui peut provoquer la mélioïdose. Elle peut infecter non seulement les humains, mais aussi les animaux et les plantes.
Selon le communiqué publié par l’université britannique elle-même, la mélioïdose peut causer la mort de dizaines de milliers de personnes chaque année, les taux les plus élevés étant enregistrés dans les régions d’Asie du Sud-Est. Il existe des antibiotiques, par voie intraveineuse ou orale, mais ils ne sont pas très efficaces. Plusieurs espèces de bactéries du genre Burkholderia peuvent se cacher à l’intérieur des macrophages, les globules blancs présents dans le corps humain.
Macrophages
Les macrophages sont des cellules particulières : ils font partie du système immunitaire mais ont évolué de telle sorte qu’ils doivent absorber des particules du sang afin d’éviter les infections et c’est cette caractéristique qui les rend exploitables par certaines bactéries qui peuvent y pénétrer et s’y développer.
La technique du polymérisome utilisée par les chercheurs
Les chercheurs ont utilisé des polymérisomes, de minuscules capsules dont le diamètre est d’un millième de celui d’un cheveu humain. Ces minuscules capsules peuvent être utilisées pour transporter et inoculer l’antibiotique à la bactérie, directement à l’endroit où elle se cache.
Les chercheurs ont mené des expériences en inoculant des polymérisomes à des macrophages infectés par la bactérie Burkholderia thailandensis, une bactérie apparentée à Burkholderia pseudomallei mais qui provoque plus rarement des maladies. Les résultats ont montré que ces petites particules peuvent être facilement absorbées par les macrophages et peuvent être liées aux bactéries qu’elles contiennent. En pratique, ils peuvent transporter l’antibiotique directement sur le site de l’infection.
L’antibiotique est libéré uniquement à l’endroit où la bactérie est présente.
La caractéristique la plus intéressante est que l’antibiotique n’est libéré de la capsule que lorsqu’il arrive sur le site de la bactérie et pas avant. De cette façon, souligne Eleanor Porges, chercheuse à la faculté de médecine de Southampton, on pourrait utiliser une plus petite quantité d’antibiotiques et les rendre généralement beaucoup plus efficaces.
Les chercheurs ont collaboré avec des scientifiques du Defense Science and Technology Laboratory (Dstl) et prévoient également de futurs essais cliniques avec eux.