Le lien entre les microbes intestinaux et le cerveau est déjà fortement présent chez les prématurés

0
2074

Selon David Seki, premier auteur d’une étude publiée dans Cell Host &amp ; Microbe, il existe déjà un système de communication massif entre les bactéries de l’intestin et le cerveau chez les grands prématurés.
Les chercheurs, comme l’explique Seki lui-même, se sont particulièrement intéressés au nerf vague qui rend possible cette « communication » entre l’intestin et le cerveau via le système immunitaire.

« Les micro-organismes du microbiome intestinal – qui est une collection vitale de centaines d’espèces de bactéries, de champignons, de virus et d’autres microbes – sont en équilibre chez les personnes en bonne santé. Cependant, surtout chez les bébés prématurés, dont le système immunitaire et le microbiome n’ont pas pu se développer complètement, des changements sont très susceptibles de se produire. Ces changements peuvent avoir des effets négatifs sur le cerveau », explique Seki, qui est microbiologiste et immunologiste.
Des chercheurs ont identifié ce qui pourrait être des biomarqueurs de lésions cérébrales périnatales chez les enfants prématurés.Ces derniers présentent en effet un risque plus élevé de lésions périnatales de la substance blanche.

Les résultats de cette étude, basée sur des analyses du microbiome intestinal et du développement immunologique et neurophysiologique de 60 grands prématurés, montrent notamment que les réponses des cellules T pro-inflammatoires peuvent être liées à la suppression de la maturation électrocorticale. Au cours des observations effectuées, les cellules T ont semblé jouer un rôle très important dans cette suppression et dans la pathogenèse des lésions cérébrales.
Enfin, les chercheurs ont découvert que la prolifération d’une bactérie particulière dans le tractus gastro-intestinal, Klebsiella, pouvait être utilisée chez les enfants prématurés pour prédire les lésions cérébrales.

« Nous avons pu retracer ces schémas car, pour un groupe très spécifique de nourrissons, nous avons exploré pour la première fois en détail comment le microbiome intestinal, le système immunitaire et le cerveau se développent et comment ils interagissent dans ce processus », explique Lukas Wisgrill, néonatologiste à la division de néonatologie, de médecine intensive pédiatrique et de neuropédiatrie de l’université médicale de Vienne.

Article précédentLa colite ulcéreuse, en découvrant des molécules liées à l’inflammation qui se produit avant la maladie.
Article suivantDes scientifiques font manger un avocat à 53 personnes chaque soir – effets surprenants
Jean-Pierre
Médecin généraliste à la retraite après 32 ans d'exercice, je suis aussi passionné par l'évolution des outils technologiques comme internet. Ayant beaucoup plus de temps libre, j'ai lancé ce site internet afin de coupler mes deux passions : la médecine et les outils technologiques. Mon seul objectif est de partager mes connaissances au plus grands nombres et offrir un support ouvert à tous afin de partager les dernières actualités et innovations liées à la santé.