C’est bien connu, les colorations permanentes sont à base de produits chimiques irritants et toxiques. C’est pourquoi les chercheurs se sont intéressés à son impact sur notre santé, et plus particulièrement à l’augmentation du risque de cancer.
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Une étude réalisée sur 36 ans
Une étude publiée mercredi 2 septembre par le British Medical Journal s’est intéressée aux liens potentiels entre l’utilisation d’une coloration permanente et le développement d’un cancer. Menée par l’école de santé publique de l’Université de Boston, elle a débuté en 1976 et a suivi 117 200 infirmières, âgées entre 30 et 55 ans. « Aucune n’avait le cancer au début de l’étude et elles ont été suivies pendant 36 ans », souligne l’article scientifique.
Tous les deux ou quatre ans, ces femmes ont répondu à des questionnaires sur leurs habitudes de colorations capillaires. Les scientifiques ont alors pu les répartir en deux catégories : celles qui ont utilisé au minimum une fois une coloration et les non-utilisatrices. La couleur des cheveux a également été prise en compte, et les sujets ont renseigné l’apparition de cancer.
Une légère augmentation des risques
Il est ressorti de cette analyse que l’utilisation de colorations permanentes pour cheveux peut être « associée à un risque légèrement plus élevé de carcinome basocellulaire », c’est-à-dire un cancer de la peau, chez toutes les femmes, et plus particulièrement chez celles ayant des cheveux clairs.
Utiliser des teintures accroît également le risque de développer trois types de cancer du sein (négatif pour les récepteurs d’œstrogènes, négatif pour les récepteurs de progestérone et négatif pour les récepteurs hormonaux), ainsi que le cancer des ovaires. Ce risque augmente en fonction de la quantité cumulative de colorant à laquelle les femmes sont exposées.
Un risque accru de lymphome de Hodgkin a également été constaté avec l’utilisation de teintures permanentes, mais uniquement pour les femmes ayant des cheveux foncés. Mais pourquoi une telle importance de la couleur naturelle des cheveux ? Pour les chercheurs, « les explications possibles pourraient être que les nuances des teintures capillaires permanentes sont associées à la concentration des ingrédients, les couleurs foncées ayant des concentrations plus élevées. »
Une étude qui possède des limites
Les scientifiques ont toutefois indiqué qu’il ne s’agit que « d’une étude observationnelle » et qu’elle n’établit donc pas avec certitude le lien entre les teintures capillaires permanentes et le risque de cancer. Les chercheurs concluent que ces résultats nécessitent « des recherches plus approfondies ».
Il ne s’agit cependant pas des premiers travaux à établir un lien entre coloration et cancer puisque, fin 2019, une étude publiée l’International Journal of Cancer estimait que les femmes utilisant régulièrement des teintures capillaires étaient plus susceptibles de développer un cancer du sein que les non-utilisatrices de ces produits.