Une équipe de chercheurs a découvert que la transplantation de liquide céphalorachidien de jeunes souris à des souris âgées peut améliorer la conductivité des neurones de ces dernières, ce qui a un effet positif sur le processus de création et de rappel des souvenirs. L’étude a été publiée dans la revue Nature.
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Le liquide céphalo-rachidien
Selon Maria Lehtinen, neurobiologiste à l’hôpital pour enfants de Boston, il s’agit également d’une découverte passionnante en termes d’applications thérapeutiques.
Le liquide céphalo-rachidien joue un rôle similaire dans le cerveau à celui du plasma dans le système nerveux central. Il est composé d’une « soupe » d’ions et de nutriments essentiels au développement du cerveau.
Avec l’âge, et cela concerne tous les mammifères dans une certaine mesure, le liquide céphalo-rachidien a tendance à perdre cet effet positif, ce qui peut affecter la capacité de mémorisation.
L’expérience avec les souris
Les chercheurs ont d’abord administré à un groupe de souris âgées de 20 mois trois chocs électriques accompagnés de flashs lumineux et de sons afin que leur cerveau crée l’association entre les lumières et les sons et le choc. Ils ont ensuite perfusé une partie de ces souris avec du liquide céphalo-rachidien prélevé sur des souris âgées de 10 semaines.
Après trois semaines, les souris ont été soumises aux mêmes lumières et sons, mais sans le choc électrique. Cela a recréé la peur dans le cerveau des souris, même si le choc ne s’est pas produit.
Résultats
Chez les souris qui avaient reçu du liquide céphalo-rachidien de jeunes souris, le souvenir du choc était plus fréquent : les souris avaient tendance à se figer de peur dans 40 % des cas. En revanche, dans le groupe de souris qui n’avaient pas reçu le jeune liquide céphalorachidien, ce phénomène ne s’est produit que dans 18 % des cas.
Ces résultats suggèrent que le liquide céphalo-rachidien prélevé sur des membres jeunes peut aider les sujets plus âgés dont les capacités cérébrales sont liées à l’âge.
L’implication plus large est que le cerveau est encore malléable et qu’il existe des moyens d’améliorer son fonctionnement », explique Tony Wyss-Coray, neuroscientifique à l’université de Stanford et l’un des auteurs de l’étude, qui estime que « tout n’est pas perdu ».