La grossesse est-elle possible chez les femmes atteintes de maladies rhumatismales, quel suivi doit être effectué dans ces cas, l’allaitement est-il une option et que faut-il prendre en compte dans la médication ?
Les femmes atteintes de maladies rhumatismales peuvent avoir des enfants comme n’importe quelle autre femme en bonne santé, même s’il est nécessaire de planifier la grossesse avec le rhumatologue et de disposer d’une équipe multidisciplinaire qui sait comment traiter de manière appropriée les éventuelles complications qui peuvent survenir.
À l’occasion du IVe cours de la SER sur l’âge fertile en cas de TAS (maladies auto-immunes systémiques) et de pathologie inflammatoire chronique, qui s’est tenu le week-end dernier, avec la collaboration d’UCB, la société espagnole de rhumatologie a élaboré un décalogue de conseils à l’intention des femmes enceintes atteintes de maladies rhumatismales.
Dix conseils
Planifiez votre grossesse
Une planification adéquate de la grossesse chez les femmes atteintes de maladies rhumatismales est essentielle pour une grossesse réussie.
Dès le diagnostic, les femmes en âge de procréer doivent recevoir des informations sur la prise en charge de leur maladie à ce stade et bénéficier de conseils contraceptifs appropriés pour celles qui ne souhaitent pas être enceintes.
Quand pourras-tu être enceinte ?
Il est important de contrôler votre maladie pendant au moins 3 à 6 mois avant de devenir enceinte, voire 12 mois chez les patientes qui ont connu des poussées sévères de certaines maladies, comme le lupus.
Pas de peur des médicaments
Pendant la planification et la grossesse, les traitements moins sûrs comme le méthotrexate, le léflunomide, le mycophénolate mofétil ou certains produits biologiques doivent être interrompus.
D’autres traitements ont déjà démontré leur compatibilité avec la grossesse et le médecin indiquera le traitement approprié et la possibilité de pouvoir utiliser le médicament tout au long de la grossesse, afin de contrôler la maladie et d’éviter un changement de traitement pendant la grossesse.
L’importance du suivi de la grossesse
Lorsqu’une femme atteinte d’une maladie rhumatismale, en particulier d’une maladie auto-immune systémique telle que le lupus, le syndrome de Sjögren ou la sclérodermie, tombe enceinte, elle doit être orientée vers une unité de grossesse à haut risque ou, à défaut, un contact étroit doit être maintenu entre rhumatologues et obstétriciens pour une surveillance étroite de la grossesse.
Pendant l’accouchement
La voie d’accouchement préférée pour toutes les femmes, sauf contre-indication obstétricale, est la voie vaginale et pour les femmes souffrant de maladies rhumatismales.
Dans l’idéal, le travail devrait commencer spontanément, bien que, selon les complications maternelles ou fœtales survenues pendant la gestation, le déclenchement puisse être envisagé à la discrétion de l’obstétricien.
Est-il possible de recevoir une anesthésie péridurale ?
Normalement, il n’y a aucune raison pour qu’une femme atteinte d’une maladie rhumatismale ne puisse pas recevoir ce type d’anesthésie, toujours à la discrétion de l’anesthésiste, en tenant compte de sa maladie et des médicaments qu’elle utilise.
Que faire pendant la période post-partum ?
À ce stade, il est important d’être extrêmement vigilant, car les foyers de la maladie sont fréquents.
C’est également un sujet de grande préoccupation pour les femmes, car cela peut affecter leur capacité à s’occuper de leur nouveau-né. Pour cette raison, il est important de poursuivre les traitements indiqués.
L’allaitement maternel ne doit pas être abandonné
L’objectif est de pouvoir allaiter naturellement si la femme le souhaite alors que la maladie est sous contrôle grâce à des traitements compatibles.
Chercher du soutien
Avec une préparation et une surveillance adéquates, la grossesse est le plus souvent possible ; parlez-en à votre médecin pour qu’il vous soutienne tout au long du processus et, si nécessaire, pour faciliter un accès immédiat en cas de poussée de la maladie rhumatismale.
Une équipe pluridisciplinaire
Cette étape nécessite une collaboration étroite entre les différentes équipes de soins, notamment les rhumatologues, les médecins de soins primaires, les sages-femmes, les obstétriciens et, dans certains cas, les pharmaciens hospitaliers.
Une bonne communication entre les professionnels et les patients peut réduire considérablement les risques et augmenter les chances de réussite.
* Décalogue réalisé avec la collaboration du Dr Julia Martínez Barrio, du service de rhumatologie de l’hôpital général universitaire Gregorio Marañón (Madrid) et l’une des coordinatrices du IVe cours SER sur l’âge fertile en SAE.