Bouilli par la chaleur ? La sueur nous sauve

0
3154
Bouilli par la chaleur ? La sueur nous sauve

Chaud, sueur, chaud, sueur, sueur… Quand on transpire parce qu’il fait trop chaud, on essaie de se consoler en pensant que la transpiration nous sauve la vie. Oui, parce que si nous ne transpirions pas, nous aurions littéralement explosé de chaleur. Comme le souligne la Clinique américaine Mayo, sans transpirer, il suffirait de nous faire dépasser notre niveau de garde, passant en un clin d’œil de symptômes tels que nausées, maux de tête et confusion mentale à des lésions d’organes internes, bouillis par la chaleur, qui nous conduiraient à la mort.

insupportable. La sueur est le thermorégulateur du corps : en équilibrant la chaleur absorbée et perdue, elle empêche la température interne d’augmenter inexorablement. La physiologiste Maria Marino, professeur à l’université de Roma Tre, explique : « La tête et le tronc, où se trouvent les principaux organes, doivent rester entre 36,5 et 37,5 °C car dans cet intervalle thermique, tout le métabolisme fonctionne au mieux. Si la chaleur interne augmente, la dégradation des protéines et des phospholipides des membranes cellulaires, par exemple, augmente en parallèle, avec d’éventuels effets négatifs sur la survie des cellules : c’est pourquoi la transpiration est immédiatement activée lorsque l’hypothalamus, le thermostat du cerveau, sent que la température interne augmente ».

quand il n’est pas chaud. Mais il faut aussi dire que nous ne transpirons pas seulement quand il fait trop chaud. L’échange de chaleur entre l’extérieur et l’intérieur est continu car, comme le souligne Marino, « au cours de tous les processus métaboliques, nous produisons de la chaleur et le moyen le plus simple de l’éliminer est précisément l’évaporation de la sueur de la peau ».

Pour avoir une idée, avec seulement les activités qui nous maintiennent en vie, de la respiration aux battements du cœur, de la digestion au travail des reins, le métabolisme nous amènerait à nous échauffer d’environ un degré par heure ; pour l’éviter, pratiquement sans s’en rendre compte, on élimine au moins un demi-litre d’eau par jour, mais s’il fait chaud ou si on va courir au parc, les millions de glandes sudoripares qui disséminent notre corps peuvent remplir un réservoir de 10-12 litres.

Plus de calories, plus de sueur. Mais est-il possible de transpirer un peu moins ? Nous devrions prendre des contre-mesures appropriées pour réduire la production interne de chaleur, mais elles ne sont pas nombreuses. En plus des règles de bon sens que nous connaissons, comme se tenir tranquille à l’ombre et éviter de faire du sport, il y en a une autre moins suivie : manger un peu. En effet, les aliments riches en calories sont compliqués à digérer et produisent beaucoup de chaleur métabolique. Et notre corps, pour le dissiper, nous fait transpirer davantage.

Article précédentL’arsenal des médicaments contre le covid s’élargit
Article suivantChirurgie : des risques plus élevés pour les Afro-Américains
Jean-Pierre
Médecin généraliste à la retraite après 32 ans d'exercice, je suis aussi passionné par l'évolution des outils technologiques comme internet. Ayant beaucoup plus de temps libre, j'ai lancé ce site internet afin de coupler mes deux passions : la médecine et les outils technologiques. Mon seul objectif est de partager mes connaissances au plus grands nombres et offrir un support ouvert à tous afin de partager les dernières actualités et innovations liées à la santé.