La fibromyalgie est un trouble du système immunitaire et ne trouve pas son origine dans le cerveau, selon une nouvelle étude publiée dans le Journal of Clinical Investigation, mentionnée dans une déclaration publiée à son tour sur le site web du King’s College de Londres.
Selon des chercheurs de l’Institut de psychiatrie, de psychologie et de neuroscience (IoPPN) de l’institut londonien susmentionné, qui ont collaboré avec des collègues de l’Université de Liverpool et de l’Institut Karolinska, de nombreux symptômes du syndrome de fibromyalgie trouvent leur origine dans l’action de certains anticorps qui favorisent l’activité des nerfs sensibles à la douleur, et ce dans pratiquement tout le corps.
En particulier, les chercheurs montrent, dans l’étude, que l’augmentation de la douleur ainsi que d’autres symptômes typiques de ce syndrome tels que la faiblesse musculaire, la réduction des mouvements et un nombre plus faible de petites fibres nerveuses dans la peau, sont à rechercher précisément dans l’action des anticorps.
Les chercheurs en ont été convaincus après quelques expériences sur des souris. Ils ont injecté à des rongeurs des anticorps prélevés sur des personnes atteintes du syndrome de fibromyalgie. Les chercheurs ont observé que les souris étaient plus sensibles à la pression et au froid et présentaient une force de préhension plus faible. En revanche, les souris du groupe témoin, auxquelles on avait injecté des anticorps prélevés sur des personnes en bonne santé, n’ont pas présenté ces symptômes. C’est la preuve, selon les chercheurs, que ce sont les anticorps chez l’homme qui causent ou contribuent à l’action de ce syndrome.
Preuve en est également le fait qu’une fois que les anticorps prélevés sur des personnes atteintes du syndrome de fibromyalgie ont été retirés des souris du premier groupe, celles-ci se sont rétablies en quelques semaines. En effet, ce dernier détail suggère, selon les chercheurs, que les thérapies qui reposent sur la réduction des taux d’anticorps sont efficaces.
Selon David Andersson, l’un des principaux chercheurs qui ont mené l’étude, il s’agit là d’implications profondes : une fois qu’il est établi que la fibromyalgie est une maladie auto-immune, une nouvelle voie s’ouvre en termes de nouveaux traitements pour des millions de personnes : « Notre travail a mis au jour un tout nouveau domaine d’options thérapeutiques et devrait donner un réel espoir aux patients atteints de fibromyalgie. »
Actuellement, comme l’explique le chercheur lui-même, les traitements de la fibromyalgie sont principalement basés sur des exercices d’aérobic et des thérapies pharmacologiques et psychologiques, traitements qui sont mis en œuvre principalement pour gérer et combattre la douleur. Très souvent, ces traitements s’avèrent inefficaces, comme l’explique le chercheur.
Selon Andreas Goebel, chercheur à Liverpool et autre auteur de l’étude, ce sont des résultats qui « offrent un incroyable espoir que les symptômes invisibles et dévastateurs de la fibromyalgie deviennent traitables ».