Dans une interview accordée à EFE à Séville, la secrétaire générale ibéro-américaine, Rebeca Grynspan, a déclaré que « l’Amérique latine risque d’inverser deux décennies de progrès social » et a fait valoir qu’elle aura besoin de l’aide internationale pour relever les défis économiques et sociaux posés par la pandémie de COVID-19
M. Grynspan a expliqué que les pays d’Amérique latine sont entrés dans cette pandémie « avec des faiblesses », car ils n’avaient pas « l’espace fiscal dont l’Europe a fait preuve » avec le paquet d’aide approuvé.
« L’Amérique latine ne dispose pas de ces atouts et aura besoin de la communauté internationale », a ajouté le secrétaire ibéro-américain, qui a déclaré que des prêts rapides et souples seront nécessaires pour assumer les tâches de santé et de protection sociale.
Il a rappelé qu’il a fallu deux décennies pour rétablir les indicateurs sociaux après la crise des années 1980, que l’on a qualifiée de « décennie perdue » de l’Amérique latine. Aujourd’hui, les prévisions économiques sont pires, le Fonds monétaire international prévoyant une baisse de 9,4 %.
Il a déclaré qu’ils sont « extrêmement préoccupés » par le fait que les écarts sociaux vont se creuser plutôt que de se réduire et a affirmé que l’Amérique latine sera la deuxième région la plus touchée économiquement après l’Europe.
Rebeca Grynspan a rappelé que la région est actuellement « l’épicentre » de la pandémie, avec un décès sur deux dans le monde, avec plusieurs semaines d’événements « très complexes ».
« Nous étions en retard dans la pandémie et c’est pourquoi nous avons tellement plus souffert ces semaines », a ajouté le leader ibéro-américain, qui estime que nous commençons maintenant à voir « une stabilisation ».
Il a estimé que tous les pays ont appris « un peu plus » à gérer la pandémie, en adaptant les mesures qui fonctionnent le mieux, et aussi que la science a progressé dans la connaissance de la maladie, avec une meilleure gestion des hôpitaux, donc ils sont « un peu mieux préparés ».
Même ainsi, l’impact sera « triple », en termes de santé, d’économie et de société, c’est pourquoi il a insisté pour « joindre ses forces » afin de l’atténuer.
En ce qui concerne le sommet ibéro-américain prévu pour avril 2021 en Andorre, il a indiqué que pour le moment il est prévu de le tenir en personne, mais que ce sera « la réalité qui déterminera » si cela est possible.
Grynspan se rend en Andalousie où il a signé ce lundi un accord bilatéral avec le président de cette communauté, Juanma Moreno, afin de renforcer la coopération, principalement dans le domaine du développement durable, dans le but de réaliser l’Agenda 2030.