Cryogénisation, les scientifiques étudient les poissons vivant dans les eaux gelées pour découvrir de nouvelles molécules utiles

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Une équipe de chercheurs étudie les poissons vivant dans les eaux glacées de l’Antarctique et de l’Arctique pour une raison très intéressante : la découverte de nouvelles molécules cryoprotectrices qui pourraient être utilisées à terme pour cryogéniser des cellules et des tissus humains et peut-être, à plus long terme, le corps tout entier.
En effet, la technique de la cryogénisation a toujours été confinée à la science-fiction, mais en réalité, elle est déjà utilisée de manière très efficace pour préserver, et donc transporter, par exemple, des cellules et des tissus humains. Le contexte de la science-fiction concerne généralement la cryogénisation de l’ensemble du corps humain, un objectif pour l’instant lointain.

Les animaux frigorifiques extrêmophiles produisent des molécules « antigel ».

Afin de résister aux très basses températures, les extrêmophiles du froid utilisent des protéines qui reconnaissent les molécules qui forment la glace et s’y fixent. Ce sont des protéines « antigel » qui défendent l’organisme contre les dommages, parfois très coûteux, que la glace peut produire. La glace et les températures trop basses peuvent provoquer l’agrégation des protéines et affaiblir diverses structures du corps, principalement les tissus.
Le chercheur Matthew Gibson de l’université de Warwick tente de comprendre comment ces protéines se lient aux molécules de glace en utilisant des polymères synthétiques.

Des polymères synthétiques pour imiter les molécules antigel

Un polymère synthétique, bien sûr, est beaucoup plus manipulable et reproductible à grande échelle qu’une molécule animale, si son utilisation présente vraiment des avantages dans le monde réel.
L’objectif des chercheurs, en fait, est d’imiter certaines des propriétés des molécules susmentionnées afin d’améliorer, voire de modifier, les techniques utilisées aujourd’hui pour congeler les cellules.

Les polymères permettent d’utiliser moins de solvant

Le chercheur, ainsi que ses collègues travaillant dans le cadre du projet CRYOSTEM, ont déjà réalisé plusieurs expériences en prélevant des échantillons de cellules souches de moelle. Le système actuel de congélation de ces cellules implique l’utilisation de solvants spéciaux qui protègent les cellules des effets de la congélation. Cette méthode n’est pas vraiment efficace car les cellules elles-mêmes peuvent ne pas survivre et, en général, le solvant utilisé peut les altérer.
Les polymères utilisés par Gibson, quant à eux, permettent d’utiliser moins de solvants et donc de réduire les dommages causés par ces substances.

Méthode également utilisable pour d’autres cellules ou tissus

Mais la méthode de Gibson pourrait également être utilisée pour divers autres types de cellules, notamment les CAR T, des cellules immunitaires utilisées pour traiter certains cancers. Avec des méthodes de congélation telles que celle de Gibson, les thérapies cellulaires, actuellement difficiles à mettre en œuvre en raison de leur coût élevé, pourraient devenir beaucoup plus répandues.

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Jean-Pierre
Médecin généraliste à la retraite après 32 ans d'exercice, je suis aussi passionné par l'évolution des outils technologiques comme internet. Ayant beaucoup plus de temps libre, j'ai lancé ce site internet afin de coupler mes deux passions : la médecine et les outils technologiques. Mon seul objectif est de partager mes connaissances au plus grands nombres et offrir un support ouvert à tous afin de partager les dernières actualités et innovations liées à la santé.