Des scientifiques empêchent la réplication du VIH chez les souris grâce à des nanoparticules

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Une équipe de chercheurs soutenue par l’Institut national de la santé mentale (NIMH) des Instituts nationaux de la santé a réussi à bloquer la réplication du virus VIH chez les souris en utilisant de petites nanoparticules. Selon le communiqué du NIMH, ces nanoparticules sont absorbées par les cellules des souris infectées par le virus et leur fournissent de nouvelles protéines qui, après s’être attachées au matériel génétique du virus, sont capables de l’empêcher de se répliquer.
La procédure est expliquée dans une étude publiée dans Nature Communications. Selon la déclaration de l’institut américain, ces résultats pourraient fournir de nouvelles méthodes pour supprimer le VIH lui-même également chez l’homme.

Exosomes

Les particules minuscules sont appelées exosomes, de petits complexes multiprotéiques qui peuvent dégrader divers types d’ARN.
Comme l’explique Jeymohan Joseph, l’un des chefs de la division de recherche sur le sida du NIMH et l’un des auteurs de l’étude, ces résultats montrent le potentiel que recèle l’ingénierie des exosomes pour concevoir de nouvelles thérapies épigénétiques visant à réduire au silence l’expression du gène du VIH dans le tissu cérébral. Le virus VIH est capable de se cacher très bien des différents traitements dans la zone du tissu cérébral.

Le VIH peut se cacher dans le cerveau

Le VIH peut provoquer le sida en détruisant les globules blancs et en réduisant la capacité immunitaire de l’organisme. Il n’existe toujours pas de véritable remède contre le sida, bien que des progrès considérables aient été réalisés en matière de traitements, notamment parce que le virus concerné peut entrer dans un état « dormant », se cachant littéralement et échappant pratiquement aux traitements. Lorsqu’elle se cache dans des zones du cerveau, elle est d’autant plus difficile à atteindre que la barrière hémato-encéphalique fait également office de barrière au traitement.

Méthode de « blocage et verrouillage » pour le VIH

L’une des méthodes les plus expérimentées ces dernières années pour contrer la progression du virus VIH dans le cerveau est la méthode dite de « blocage et verrouillage ». Cette méthode consiste à tenter de bloquer la réplication du virus en le forçant à rester dans un état « dormant ».
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont utilisé des exosomes pour délivrer des protéines recombinantes anti-VIH, appelées ZPAMt, dans des cellules de souris. Ces protéines ont été modifiées en laboratoire pour qu’elles se lient à une section particulière du virus appelée LTR.

Ce que font les protéines conçues par les chercheurs

La section LTR est à la base du processus de réplication du virus. La protéine modifie la façon dont l’information génétique du virus est exprimée, ce qui rend le virus lui-même incapable de se répliquer. La particularité est que les exosomes sont capables, contrairement aux autres particules, de traverser plus facilement la barrière hémato-encéphalique.
Lorsque ces particules ont été injectées dans le cerveau, la moelle osseuse et la rate de souris infectées par le VIH, les chercheurs ont constaté que les protéines fournies aux cellules supprimaient l’expression du virus.

Une technologie innovante

Selon Kevin Morris, chercheur au City of Hope and Menzies Health Institute Queensland de l’université Griffith, ces résultats suggèrent qu’il est possible d’administrer des thérapies aux cellules infectées par le VIH en utilisant des exosomes. Selon le chercheur, il s’agit d’une « technologie révolutionnaire qui pourrait constituer une future méthode d’administration (de médicaments, d’Ed), non seulement pour le VIH, mais aussi pour le traitement de diverses autres maladies du cerveau telles que la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et la dépendance ».

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Jean-Pierre
Médecin généraliste à la retraite après 32 ans d'exercice, je suis aussi passionné par l'évolution des outils technologiques comme internet. Ayant beaucoup plus de temps libre, j'ai lancé ce site internet afin de coupler mes deux passions : la médecine et les outils technologiques. Mon seul objectif est de partager mes connaissances au plus grands nombres et offrir un support ouvert à tous afin de partager les dernières actualités et innovations liées à la santé.