La variole est plus ancienne qu’on ne le pensait.

0
2856
La variole est plus ancienne qu'on ne le pensait.

Nous le savons maintenant : lorsqu’il s’agit de virus, il est pratiquement impossible de parler de certitudes. C’est ce que confirme ce que l’on vient de découvrir sur la variole, la première maladie (qui a causé 300 millions de morts) à être officiellement éradiquée grâce (aussi) au vaccin : jusqu’à présent, on pensait que le virus de la variole s’était propagé vers le milieu de 1600, mais selon une nouvelle étude, publiée dans Science, une première souche existait déjà mille ans auparavant, comme le révèle l’analyse effectuée sur les squelettes de certains Vikings trouvés en Europe du Nord.

Mouvement et diffusion. « Les anciennes souches du virus de la variole sont très différentes de ce que nous connaissons aujourd’hui », explique Barbara Mühlemann, l’un des auteurs de la recherche. « Les virus peuvent muter en souches plus ou moins dangereuses, de manières très différentes ». Les chercheurs ont trouvé des souches éteintes du virus chez onze individus enterrés dans différentes régions du Danemark, de la Norvège, de la Suède, de la Russie et de la Grande-Bretagne, qui ont vécu vers 600 après J.-C. Selon les experts, le virus, qui s’est propagé par voie aérienne, a été transporté par la population de l’époque, qui se déplaçait beaucoup en Europe et hors du continent. « Un peu comme ce qui s’est passé avec le CoViD-19, à la différence qu’au lieu d’utiliser l’avion, ils voyageaient par bateau », explique Eske Willerslev, professeur à l’université de Cambridge.

De nouvelles retombées ? Les chercheurs ne savent pas si cette ancienne souche était aussi mortelle que la souche moderne, qui a tué près d’un tiers des personnes infectées. Ce qui ressort de cette recherche est une nouvelle prise de conscience inquiétante : « La variole a été éradiquée, mais à l’avenir, une autre souche pourrait faire le saut des espèces », précise Willersev. Cette première souche du virus de la variole pourrait en fait être une zoonose, et avoir infecté les populations du nord après avoir fait sauter (ou déborder) l’espèce.

Article précédentLa biologie des femmes stoppe l’attaque du coronavirus
Article suivantComment le covid s’est répandu sur la Diamond Princess
Jean-Pierre
Médecin généraliste à la retraite après 32 ans d'exercice, je suis aussi passionné par l'évolution des outils technologiques comme internet. Ayant beaucoup plus de temps libre, j'ai lancé ce site internet afin de coupler mes deux passions : la médecine et les outils technologiques. Mon seul objectif est de partager mes connaissances au plus grands nombres et offrir un support ouvert à tous afin de partager les dernières actualités et innovations liées à la santé.