Il s’agit d’un effet relativement faible qui n’affecte pas seulement les contraceptifs hormonaux progestatifs, mais celui identifié par les chercheurs est encore assez intéressant. Dans une étude, parue sur le Thorax, il est expliqué que la prise de la pilule contraceptive semble être liée à une diminution du risque de crises d’asthme plus graves chez les femmes en âge de procréer qui ont déjà des problèmes respiratoires.
Des études ont déjà suggéré que les différences de gravité de l’asthme entre les hommes et les femmes pourraient s’expliquer par les hormones sexuelles féminines. Les fluctuations particulières des niveaux de ces hormones, en particulier pendant le cycle menstruel, peuvent en fait être liées à des symptômes plus graves de l’asthme chez les femmes.
Les chercheurs ont voulu comprendre l’impact des contraceptifs hormonaux sur la gravité de l’asthme féminin en puisant des informations et des données dans une base de données médicales britannique qui s’appuie sur les dossiers médicaux de plus de 6 millions de patients. Ils ont extrait des données sur les femmes en âge de procréer (entre 16 et 45 ans) qui souffrent également d’asthme.
Ils se sont finalement concentrés sur 83 084 femmes en âge de procréer souffrant d’asthme, suivies de 2000 à la fin de 2016.
Les mêmes chercheurs ont ensuite comparé les femmes qui utilisaient des contraceptifs hormonaux (combinaison oestrogène/progestine et progestatif uniquement) pendant des périodes de 1 à 2 ans, 3 à 4 ans ou 5 ans ou plus avec des femmes qui ne les utilisaient pas du tout. En même temps, ils ont également pris en considération plusieurs autres facteurs qui pourraient influencer le résultat.
Les données ont montré que les crises d’asthme graves augmentaient avec l’âge et l’indice de masse corporelle ainsi qu’avec le nombre croissant de grossesses. Les crises d’asthme plus graves étaient également plus fréquentes chez les fumeurs et les femmes ayant déjà eu une affection gynécologique.
Toutefois, ils ont noté que les femmes qui utilisaient des contraceptifs hormonaux pendant 3-4 ans ou 5 ans ou plus pouvaient être associées à un risque plus faible de crises d’asthme graves que les femmes qui ne les utilisaient pas du tout. Les résultats ont également pris en compte d’autres facteurs, notamment le tabagisme et l’indice de masse corporelle.
Les chercheurs précisent qu’il s’agit d’une étude d’observation qui ne peut établir une cause et qu’il peut y avoir d’autres facteurs susceptibles de modifier ces résultats qui n’ont pas été identifiés dans cette étude. Cependant, la relation entre les contraceptifs hormonaux et l’asthme est « intrigante », selon la définition de Bright Nwaru, l’un des auteurs de l’étude, qui ajoute qu’il ne pense pas que ces résultats, manifestement trop faibles bien que toujours très intéressants, modifieront les directives actuelles.
